pierre devin
Le confinement lié à l’épidémie de covid m’a incité à élargir les perspectives. En l’occurrence, il s’agissait d’un retour à la pratique de la photographie panoramique avec une approche pauvre.
C’est ainsi que j’ai parcouru quotidiennement, accompagné par mon chien, le plateau du Paradis, qui est à ma porte. Cet endroit aussi le mérite d’être un balcon sur la montagne de La Lance et le mont Ventoux.
La contrainte m’a obligé à délaisser le panoramique noir et blanc au format 24×70 sur film 35mm. J’en suis venu à une photographie couleur pratiquée avec du matériel basique tel qu’un téléphone cellulaire emprunté ou un appareil digital très compact.
La pauvreté des capteurs me semblait produire des images avec un grain compatible avec la série précédente produite en noir et blanc sur film de sensibilité 400 asa.
En outre, la taille du tirage final, de l’ordre de la miniature, ne nécessite pas un enregistrement de très haute définition.
L’emploi d’un matériel léger facilite aussi la prise de vue et permet d’affronter la vie quotidienne et des situations plus difficiles d’accès pour un matériel lourd.
Ma recherche, comme dans Voyages Panoramiques, ne tend pas vers un résultat spectaculaire et une recherche de sidération
Très souvent, l’usage du format allongé par la peinture et de la photographie a abouti à des productions de formats grands, voire monumentaux.
L’extension horizontale propre au panoramique se retrouvera renforcée dans l’édition et l’impression d’un ouvrage, type Leporello. Cette matérialisation, déjà pratiquée pour Voyages panoramiques, permettra deux usages. Le premier permet une approche similaire à celle du livre traditionnel, dans la distance de lecture, le parcours de la séquence et de son rythme. La seconde approche est permise par le déploiement de l’accordéon sur une longueur spectaculaire. Cette frise incite le regardeur à un balayage horizontal et à un voyage dans l’ensemble de la séquence proposée.
Pierre Devin – Décembre 2022